Outside Influence : Extraits des rapports de Calculus Laszinski sur Suudo
SUUDO, planète de la Poche
Diamètre équatorial : 11150 km
Gravité : 0,86 g
Atmosphère :
90 200 Pascals (environ 0,89 atmosphères)
Terres émergées : 20 %
Température moyenne au niveau du sol : 9 °C
Rotation : 21,4 heures
Révolution : 840 jours terriens (942 jours locaux)
Lunes : 2 (diamètres respectifs : 52 et 18 km)
Formes de vie les plus évoluées : équivalentes aux amniotes homéothermes terriens
Population totale : 100 000 habitants environ (essentiellement talsanites, d'une souche apparemment très proche de la Race Perdue, les Suudoains). La planète est balkanisée en quatre technodictatures :
La ville de Hino elle-même compte environ 5000 habitants.
Histoire : Avant la guerre de la Poche, Suudo appartenait à la Fédération du Croissant et sa population n'était guère plus nombreuse que maintenant.
À l'époque déjà, le niveau technologique restait relativement bas. La société locale n'était pas franchement technophobe, et aucun interdit religieux ne s'appliquait à la technologie moderne, mais les habitants préféraient garder un mode de vie agréable mais relativement simple. Les produits de haute technologie venaient donc d'autres mondes. Les Suudoains ne dépendaient donc pas énormément des ordinateurs et les conséquences de la guerre de la Poche les ont moins durement frappés que d'autres mondes voisins. La planète est auto-suffisante sur le plan alimentaire et a jusqu'à présent pu entretenir son infrastructure technologique. Le niveau technologique actuel correspond au début du NT 7 (équivalent terrien : années 1950), avec les particularités suivantes :
Suudo semble ne pas avoir présenté un grand intérêt pour les belligérants de la guerre de la Poche, et n'a fait l'objet pendant le conflit d'aucune opération notable, sans doute en raison de son niveau technologique relativement bas et de l'absence d'un spatioport ultra-moderne.
En raison de la faible informatisation de la planète, VIRUS n'a pas eu d'effets notables sur la vie des Suudoains ; pour cette raison, les archives de la planète sont étonnamment complètes pour un monde de la Poche. Par contre, les ordinateurs "importés" ont pâti de l'emploi de cette arme ; en particulier, tout l'équipement technologique du point A, sur Sudos, est devenu inutilisable (dangereux ou détruit). Enfin, les bases militaires du Croissant ont subi quelques dégâts, mais moins que la plupart des unités du secteur, car il s'agissait de troupes de seconde zone, moins bien équipées.
Au bout de quelques années, les troupes se sont battues entre elles. Les détails sont assez obscurs, mais il semble que, lorsqu'elles ont réalisé qu'elles étaient pour toujours bloquées sur ce monde arriéré, elles aient cherché à s'assurer le contrôle des points stratégiques de Sudos (ressources, outils de production). En raison de sa relative isolation, la garnison de Hino n'a pas pris part à ces combats. Sur Sudos, les combats ont rapidement épuisé les ressources technologiques des troupes, qui ont dû se rabattre sur de l'équipement NT 7 produit localement. Les chefs de chacune des trois troupes prédominantes sur le continent sont devenus des technodictateurs. Il semblerait que chacun d'eux ait acheté des armes de haute technologie à des contrebandiers d'outre-planète, en dépit de l'embargo promulgué par l'AG sur les mondes de la Poche.
Le point B se trouvant sur Hino, c'est ce continent qui est le mieux connu. Après l'isolement de la Poche, la troisième brigade suudoaine s'est proclamée classe dirigeante de Hino, comme l'ont fait les première, deuxième et quatrième brigades sur Sudos. La brigade se baptisa Garde et son commandant en chef, le général Hesw Uir, se donna le titre de gouverneur-général de Hino. Les principales usines et centres de recherche furent "nationalisés", le technodictateur s'assurant ainsi le contrôle du savoir et de l'outil de production. La population travaillant dans l'agriculture et l'agro-alimentaire fut contrainte à un statut proche du servage. Au fil des décennies, le savoir technologique pointu s'est transformé en secrets de famille, transmis de génération en génération, et bien entendu au service de l'État. Les abondantes ressources minières de Hino (en particulier charbon, gaz naturel, minerais de fer) ont permis au technodictateur de se maintenir au NT 7.
Parmi les vestiges d'avant-guerre que la Garde a pu récupérer, figurent des armes, des véhicules tous-terrains, quelques aéroglisseurs, et la seule navette interplanétaire encore en état de marche (le spatioport de Suudo était situé sur Hino). Depuis, cette navette a été convertie en pièces détachées (son réacteur sert par exemple à alimenter en électricité la citadelle de la Garde). Le technodictateur de Hino est la plus grande puissance militaire de la planète.
L'Institut Ruhlman : Il semble que l'Institut Ruhlman ait été avant la guerre à la fois une école de médecine et une clinique privée pour l'élite dirigeante de Suudo. Il remplit encore la seconde fonction vis-à-vis de la Garde.
Les relations privilégiées qu'il a eu depuis le début avec le technodictateur rendent l'Institut particulièrement remarquable. Récemment, l'un de ses membres a été nommé chef d'état-major du gouverneur-général. Bien qu'il soit de notoriété publique que Uir est gravement malade depuis quelques temps déjà, cette nomination du docteur Mikhaïl (en fait, Mikhaïl Karkov) à ce poste est surprenante. Mikhaïl dirige actuellement Hino à la place du gouverneur-général, jusqu'à ce que ce dernier guérisse ou que son fils lui succède.
Étrangement, Mikhaïl était totalement inconnu jusqu'à récemment. Son accession à la tête de Hino est étrange, pour ne pas dire plus. En outre, l'utilisation faite du triangle MEGA comme symbole de son tout nouveau pouvoir est significative, et a conduit Laszinski à conclure que le nouveau technodictateur est un renégat tirant avantage de connaissances scientifiques et technologiques supérieures pour assurer son pouvoir. Il n'existe aucun indice permettant de supposer que Karkov ait été contraint ou influencé par quelqu'un d'autre.
La Garde : Les effectifs de la Garde sont de 250 à 350 soldats, dont la moitié sont équipés au NT 7 et le reste entre 8 et 9. Les soldats effectuent des entraînements réguliers, mais ceux-ci ne comportent que peu d'exercices en conditions de combat réelles. Bien qu'il s'agisse de professionnels, la véritable valeur de la Garde reste à déterminer, en l'absence de confrontation avec un adversaire sérieux.
La fonction première de la Garde est d'être une force de police paramilitaire qui fait respecter les décrets du technodictateur. Sa deuxième mission est la protection de Hino contre les menaces extérieures (en clair, les technodictateurs de Sudos). Le fait que Hino soit séparé du continent principal par l'océan rend la menace d'une invasion relativement peu crédible.
Les gardes sont dans leur grande majorité logés à proximité de l'ancien spatioport de Hino, dans une citadelle construite pour eux (en pratique, il s'agit d'un quartier entouré d'un mur d'enceinte). La population de la citadelle (les gardes et leurs proches) est de 1000 à 1500 personnes environ.
La capacité de la Garde à réagir à une situation imprévue est inconnue, mais il parait douteux qu'elle puisse être mobilisée entièrement dans des délais courts.
Des gardes sont stationnés en permanence à l'Institut Ruhlman, mais leur effectif est inconnu. Il s'agit probablement d'éléments d'élite de l'armée du technodictateur.
Le gouverneur-général est accompagné dans tous ses déplacements (sauf peut-être à l'intérieur de ses quartiers) par un détachement de sécurité comprenant six à dix personnes. Les seuls aéroglisseurs visibles appartiennent à ce détachement. La protection rapprochée du chef d'état-major Mikhaïl est assurée par cette même unité.
Il est à noter que les croisements entre les membres de la troisième brigade et les Suudoains ont conduit à une adaptation au moins partielle des gardes actuels à l'atmosphère de Hino. L'utilisation de respirateurs-compresseurs par les gardes n'est donc pas systématique.
Forces d'opposition : À l'heure actuelle, il n'existe pas d'opposition sérieuse au technodictateur. Le soutien potentiel de la population à une tentative pour le renverser reste inconnu.
Conclusion : La découverte de Mikhaïl, en fait Mikhaïl Karkov, sur Suudo, nécessite qu'une enquête approfondie soit menée dans les plus brefs délais.
Au dossier sont jointes deux cartes : un planisphère de Suudo et une carte des environs de la ville de Hino, sur laquelle figure l'emplacement du point de transit B (à l'ouest-nord-ouest de Hino, dans les montagnes, un peu au nord de la source du fleuve).
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